SOCIOLOGIE

Publié le par guirou


Je vous avais annoncé une brève sur un livre que je me suis acheté il y a quelques mois. Voici donc le moment de vous en parler :

PARIAS URBAINS, Ghettos – Banlieues – Etat (de Loïc Wacquant)
Ouvrage de sociologie, publié aux Editions La Découverte.

 

Pourquoi ai-je choisi ce livre ?
Simplement pour essayer de comprendre les tensions, le mépris, l’intolérance et parfois la haine qui se dresse entre les gens des cités et les « autres ». Pour tenter de raisonner objectivement sur les délits et affrontements actuels entre citoyens de même nation.

Observations
Je n’ai pas trouvé les réponses ajustées à mes interrogations, mais l’étude alternée de l’auteur entre cités françaises et ghettos américains révèle 3 problématiques majeures liées aux conflits urbains : l’absence de travail, le désengagement de l’Etat, le racisme.

Développement
Absence de travail …
ou plutôt et surtout diminution considérable du travail manuel qui occupait auparavant les non qualifiés. Cela permettait -malgré de bas salaires- d’avoir une place dans la société, une image d’agent économique faisant partie d’une chaîne active et dynamique. La désindustrialisation a fait monter en flèche le chômage.
La propension à développer le secteur tertiaire laisse sur la touche les moins qualifiés, engendrant une dévalorisation et une exclusion s’ouvrant inévitablement vers la rébellion et la violence.
Le désengagement de l’Etat
Contrairement à la France , les Etats-Unis ont totalement exclu les démunis de leur politique. Les crimes sont punis par la prison uniquement. Aucune mesure n’est prise pour aider les délinquants à s’en sortir. Il s’ensuit donc une aggravation des délits et crimes même entre gens de ghettos, ces derniers étant devenus en quelques années le repaire blindé des blacks et latinos, les blancs ayant déserté les cités.
Les seules perspectives de ces laissés pour compte, c’est « six pieds sous terre ou la taule ».
Une plaie infectée tourne à la gangrène si l’on ne la soigne pas…
Le racisme, la ségrégation
Pas besoin de dessin pour comprendre que lorsque les blancs quittent et désertent totalement les endroits où se trouvent les gens de couleur, ils sont à même de se poser des questions… Pestiférés ?
Qu’est-ce que cela peut engendrer ?
Ne sommes-nous pas nous-mêmes dévalorisés lorsqu’on se retrouve tout bêtement au chômdu ou à la retraite, avec cette sensation de ne plus faire partie du monde normal ? On peut donc imaginer à quel point il doit être difficile de vivre lorsqu’on se sent rejeté au quotidien.

Conclusions
Les problèmes des cités sont réguliers, c’est une évidence. Mais rien de comparable entre la France et les Etats-Unis, ceux-ci s’inscrivant en rouge en terme de délits et criminalité. L’exclusion totale d’une société appelle la violence malheureusement, mais inévitablement.

Tout bien réfléchi, le trou ne  va-t-il pas continuer à se creuser ?
Rien qu’à constater en France  le nombre croissant d’inscriptions d’enfants en école privée. Peu à peu, les « minorités » et démunis ne vont-ils pas se trouver « parqués »  dans les structures éducatives à problèmes pendant que d’autres enfants seront en milieu favorisé et protégé ? Il ne s’agit de condamner ceux qui en passent par là. Il s’agit de constater que les moyens donnés par l’Etat pour l’éducation ne suffisent pas..

Idem pour les logements. Je peux affirmer que dans mon propre environnement les étrangers (dont les enfants sont Français, ne l’oublions pas) ne sont pas nombreux. Ils sont pour la plupart relégués dans des quartiers où les gens hésitent bêtement à aller (barbès, paris 20, porte de la Chapelle , montreuil, par exemple).

Il  faut donc que les pouvoirs trouvent rapidement un équilibre pour ne pas laisser la situation en France se dégrader comme aux USA.

Pour terminer, l’ouvrage est très intéressant. J’ai mis un moment à le lire parce pas facile, mais en revanche il apporte un éclairage précis (chiffres, statistiques…) sur les conditions de vie de ces personnes exclues. Le seront-elles encore longtemps ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans livres-presse-edition

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
V
Merci Réglisse. Tes appréciations me font plaisir ! A nous seuls (groupe d'amis que nous formons) on est ouverts aux  autres et tentons de garder un esprit objectif face aux problèmes. Ca veut dire qu'il y en a plein comme nous ! Copains, ne reste plus qu'à continuer dans cette optique.
Répondre
R
Tu (on) va dire que je suis souvent en phase dans tes reflexions, tes regards sur notre société sur ce blog, mais je m'excuse mais là encore je le suis encore (en phase), et ce n'est pas de la pommade, je le pense sincèrement.<br /> J'en profite pour te féliciter pour la bonne tenue de ton site qui j'epère est consulté assez largement par d'autres. Amitié. Réglisse 45.
Répondre